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1652 : Dans les mémoires de mademoiselle de Montpensier...

mardi 30 décembre 2003, par François Le Ralle


Avril-Mai 1652. Où on apprend comment l’ingénieur Le Ralle a été capturé puis libéré.

Suivez le lien pour voir le texte original complet sur Internet.

ll (un exempt des gardes de Monsieur) y arriva si heureusement qu’il prit son valet avec sa cassette, où étoient toutes ses dépêches. Il sut qu’il ne faisoit que de partir ; il courut après, et le prit près de Chambord où il le mena. Le Ralle étoit avec lui qu’il arrêta aussi, sachant que c’étoit un brave homme et grand ingénieur, et qui pouvoit nuire au parti. Il me le manda aussitôt, et m’envoya la cassette, dans laquelle on trouva force commissions pour lever des troupes ; il y en avoit aussi pour lever des deniers, et des ordres pour faire raser le château de Taillebourg, qui est à M. le prince de Tarente,10 M. de La Trémouille le lui ayant donné en mariage. Il y avoit [un] projet pour assiéger Brouage, assez mal conçu, et encore plus difficile à exécuter. Le cardinal Mazarin écrivoit à tous les officiers généraux de l’armée de Guienne, et aux gouverneurs des places des provinces que j’ai nommées, le tout en créance sur l’abbé de Guron ; ce qui faisoit voir que sa prise étoit assez utile. Je l’envoyai à Blois, et dépêchai un courrier à Son Altesse Royale ; j’écrivis aussi à M. le Prince pour lui donner part de la capture que j’avois faite, et lui témoigner la joie que j’aurois si cela lui pouvoit être utile. Monsieur me manda de faire mener l’abbé de Guron à Montargis ; j’envoyai querir pour cela de l’escorte, et Le Ralle demeura à Orléans sur sa parole, parce qu’il étoit malade.

A même temps j’appris que Goville, qui étoit capitaine dans le régiment de cavalerie de Condé, avoit été fait prisonnier en escortant madame de Châtillon, qui n’avoit osé s’en retourner à Paris à cause du péril des chemins ; elle avoit été avec l’armée à Étampes. J’envoyai un trompette à M. de Turenne et au maréchal d’Hocquincourt, et je leur écrivis pour changer Le Ralle contre Goville. Ils me mandèrent qu’ils l’avoient renvoyé à la prière de madame de Châtillon ; et le maréchal d’Hocquincourt, qui étoit ami particulier du Ralle, me pria de [le] lui renvoyer, et qu’il espéroit bien cette grâce de moi ; qu’en revanche, de quelque qualité que l’on pût prendre de nos prisonniers, il me les renverroit. Aussitôt que j’eus reçu sa lettre, j’envoyai querir Le Ralle, et lui dis que je le mettois en liberté, mais que je serois bien aise qu’il ne servit point contre nous ; ce qu’il me promit, hors dans son gouvernement de Rethel, où il voulut être libre. Comme c’étoit une chose juste, je [la] lui accordai. Il partit pour continuer son voyage vers le Poitou, où il avoit des affaire particulières. Comme je n’en avois plus à Orléans, l’impatience me prit de retourner à Paris ; j’écrivis sans cesse à Monsieur et à M. le Prince pour [qu’il] le pressât de me donner congé.


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