mardi 9 novembre 2004, par François Le Ralle
Traversé par le Blavet canalisé et l’Evel, le pays de Baud loin de centres urbains, a conservé un patrimoine de grande qualité, tant dans le domaine de l’architecture religieuse que dans celui de la construction rurale. Les mécénats des grandes familles aristocratiques, tout d’abord celles des vicomtes de Rohan, suzerains du territoire, relayés par les Rimaison ou les Kerveno, sont pour beaucoup dans la construction d’édifices de grande qualité, dont la chapelle Saint-Nicodème en Pluméliau est l’exemple le plus impressionnant.
La chapelle Saint-Nicodème, bel édifice de granit du XVIe siècle de style gothique flamboyant, a été construite entre 1539 et 1649. Son clocher de 46 m domine la région. La flèche octogonale couronnant le clocher-porche et la tourelle cylindrique qui la flanque datent de la seconde moitié du XVIème siècle. En 1649, l’architecte Leralle édifie la sacristie au nord du choeur. Dans le prolongement du choeur on construit la maison du chapelain au début du XVIIIème siècle. Enfin, vers 1780, le site est doté d’un enclos.
Le grand retable en pierre du maître-autel est une oeuvre monumentale. Il aurait pu être réalisé dans les ateliers d’Olivier Martinet dans les années 1550-1560. Il représente la descente de croix. St Nicodème (anneau central) y aurait participé. Il ôte le dernier clou qui retenait le corps de Jésus attaché à la croix.
La cloche date de 1606. La chapelle aurait été achevée en 1639 par Maître Le Layec de Morac.
Dans les bras du transept, deux petits retables en bois sont dédiés à saint Pierre et à saint Isidore au nord, à Notre-Dame de Lorette au sud. Un retable date de 1656 (recteur Cormier).
Les 110 marches du clocher permettent d’accéder à une plateforme, puis à une seconde. Là, un toit intérieur abrite une roue manoeuvrant la statue de saint Nicodème. Le premier dimanche du mois d’août, le jour du pardon, après les vêpres, on descend la statue de Nicodème pour qu’il embrase le feu de joie qui vient clore la procession. Cette tradition est très ancienne et doit évoquer un culte solaire.
Les trois fontaines sacrées de la chapelle Saint-Nicodème. 1608. Symbolisant la Trinité par son architecture, formée de trois niches surmontées de gâbles flamboyants sculptés dans le granit, cette fontaine tripartite offrait une eau réputée pour protéger contre les maladies de peau. Les trois niches étaient ornées des statues de saint Nicodème, Saint Gamaliel et Saint Abibon, protecteurs des boeufs.
Une quatrième fontaine aurait été édifiée en 1790 en l’honneur de saint Cornély (protecteur du bétail).
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